J'ai reçu il y a peu une missive fort intéressante de mon amie le Professeur Sandjou de la Sylvette. Je la reproduis ici pour que tous les gueux s'attellent à sa lecture, et participent ainsi à ma gloire.
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J’ai le plaisir de vous informer de l’existence d’une sculpture de la plus haute importance scientifique et artistique, découverte lors de fouilles récentes effectuées sur la commune de Montsalvy, située à cheval sur les départements du Cher et du Doubs.
En effet, lors d’une récente campagne géologique, menée pour comprendre le mécanisme encore aujourd’hui inexpliqué des flux et jets d’une source locale, l’équipe de géologues a exhumé, à proximité des ruines d’un édicule orné d’un étrange blason, une sculpture en bronze ancien, d’excellente facture et en bon état de conservation.
La Faculté ayant été saisie de cette découverte, j’ai été mandaté pour diriger les travaux de dégagement et d’étude de ce trésor archéologique, qui fait actuellement l’objet de plusieurs thèses de mes étudiants.
Cette sculpture, modelée avec art par une main anonyme, figure une nymphe, comme en atteste l’attribut : la poudrette, et l’attitude typique des figures féminines de cette époque. La déesse, fortement callipyge, se tient debout, et légèrement fléchie sur ses jambes, elle se tourne en une gracieuse torsion, pour colorer à l’aide d’une houppette chargée de poudre, les forts volumes du bas de son dos. Les travaux récents du Pr Brodi ont confirmé que cette pratique rituelle était usuellement pratiquée dans les colonies de naïades arboricoles et dryades aquatiques qui ont peuplé la région pendant toute la période de la préhistoire. Cependant la sculpture leur est largement postérieure, et, comme le style et la facture le suggèrent, pourrait dater de l’époque byzantine de la grande conquête, lorsqu’une bande de virils guerriers, probablement numides, fit main basse sur les fiefs des Seigneurs de Montsalvy, et y fondèrent leur dynastie.
Notre thèse est confortée par la légende locale qui rapporte que les envahisseurs sans nom, leur forfait accompli, ayant été s’abreuver à la source, et sacrifier aux mânes de la déesse dont ils pratiquaient le culte, y furent victimes d’un de ces jets subits et de fort débit, caractéristique de cette source, et dus a une particularité géologique locale, dont on cherche encore à déterminer les mécanismes.
Le fait est que, d’après l’histoire, le chef de cette tribu d’envahisseurs, adepte du culte d’Aphrodite, fut trempé de la tête aux pieds, et s’écria en langue franche qu’il maîtrisait encore mal : "Vénus, ô Vénus ! toi me très mouille !". A ce mot la source émit un jet si puissant que toute la horde fut aspergée. Ce hasard de circonstance fut considéré comme la marque d’un signe divin, et la horde décida de l’érection, sur le site même de la source, d’un temple consacré à leur déesse : la Vénus dite de Très Mouille, et d’en prendre le nom.